Interview Emeric Gallego & Charlotte Arnould - Camille

Interview Emeric Gallego et Charlotte Arnould Camille

Interview Emeric Gallego & Charlotte Arnould - Camille

Interview Emeric Gallego et Charlotte Arnould

sur le court métrage Camille

Dans cette interview, nous explorons le making-of du court métrage Camille acclamé à de multiples festivals avec le réalisteur Emeric Gallego et l’actrice Charlotte Arnould. 

Q : Pouvez-vous vous présenter en quelques lignes, toi et Charlotte? 

 

Emeric : Je sais pas trop comment commencer. J’ai 26 ans et Camille est un de mes derniers courts-métrages. Je suis diplomé d’un Master Théorie du Cinéma à l’Université de Paris 8 mais j’ai tout appris en autodidacte. Une grande majorité de mes courts-métrages ont remporté des prix de la meilleure actrice. Photographe, réalisateur et autodidacte, j’ai pleinement commencé la réalisation en 2019 à travers des petites vidéos et des expérimentations. Passionné par les personnages féminins et associé à des éléments de mon vécu, je construis une règle d’or essentiel : une femme doit toujours être la protagoniste principale. Voilà, je pense que c’est un bon début de présentation 

 

Charlotte : Je suis Charlotte arnould, j’ai 26 ans, je suis danseuse et comédienne. J’ai commencé la danse classique et le piano à l’âge de 5 ans et c’est un peu par hasard que j’ai été poussée dans les bras du théâtre et du cinéma. J’avais des problèmes de santé à cause de l’anorexie et mon corps ne pouvait pas supporter 8 heures de danse par jour. Un jour, je rentre au conservatoire et ma prof de danse me dit : « charlotte, un projet pour toi, une comédie musicale, Fanny Ardant, au théâtre du châtelet, pour incarner le personne de Natalie Dessay jeune fille.. » je me retrouvais dans une mise en scène de Fanny Ardant dans « PASSION » ! 

Q : De quoi parle le film Camille?

Emeric : Comme on peut le voir dès les premières secondes, Camille est un court-métrage sur les actrices. Plus précisément sur les castings, où plutôt la condition des castings dans laquelle on les auditionne pour leurs physiques, pour être des poupées vivantes, pour faire d’elles des objets de désirs. Le rôle et le talent, ils n’en ont que faire. En fait, j’ai conçu Camille comme une fausse vidéos d’essais de casting. On y retrouve toutes les caractéristiques des essais de tournage : une qualité d’images et de sons similaires notamment. Cela pourrait presque ressembler à un film amateur. Mais en fait, le tout devient aussi un prétexte pour que le court Camille dénonce les pervers mais aussi des faux castings. Pour le réal et le cadreur (Riad Marco Haddad et Lucas Dos Santos ont été absolument fantastiques, ils ont souvent joué sur l’impro et c’était vraiment incroyable à voir) leur unique désir est de sortir avec une de ses femmes. Elles sont filmées pour leurs physiques : visages, seins, fesses, etc… On les force à sourire. Cela crée un sentiment d’inconfort tout le long. Je pense que beaucoup d’actrices l’ont déjà vécue. Bien évidemment, à travers cette critique se cache une vraie thématique féministe. Dans le casting de Camille se cache un vrai film laissant place à un monologue puissant sur le milieu du cinéma, de la force d’un rôle, de cette envie indestructible de devenir actrice. En fait, Camille, c’est un peu deux films à la fois.

 

Charlotte : Le film Camille parle de ce que toutes les comédiennes subissent. Les propos sexistes ne cessent de croître. Et encore, Emeric est je trouve resté très correct. Combien de comédiennes ai-je entendu me dire qu’il leur avait été demandé de se masturber sans faire semblant et en étant filmée ? Ce film c’est le combat de chacune d’entre nous. C’est parfois difficile d’y faire face car bien souvent ce sont des gens qui ont l’ascendant sur nous et nous, jeunes comédiennes, avec plein d’espoir, plein d’ambition, on se retrouve à avoir peur de dire non, par peur des lourdes conséquences que cela pourrait avoir sur notre carrière, alors bien souvent, on le fait et on se tait. Heureusement ça change ! 

 

Q : Quelle était votre inspiration pour ce court métrage? 

Emeric : Tout simplement les différentes annonces pleines de stéréotypes pour les personnages féminins. Ca m’arrive de regarder des courts[1]métrages sur Internet et c’est souvent les mêmes rôles pour les femmes. et je parie que la plupart sont surtout choisis pour le physique… L’expérience des castings aussi à beaucoup contribuer. Sinon, pour le monologue, cette idée de plan fixe et de témoignage bouleversant vient peut-être du monologue récité par Anaïs Desmoutiers dans le court métrage Pauline de Céline Sciamma. Alors oui, le sujet n’a absolument rien à voir mais étant passionné par les monologues, j’ai toujours voulu en écrire un aussi bouleversant. Cette envie à beaucoup contribuée à l’écriture de Camille. 

Q : Quel était le budget pour ce projet? Comment avez-vous géré le tournage, la pré-prod et post-prod avec ce budget ? 

Emeric : Au début, je voyais simplement Camille comme un court-métrage pour Internet. C’est généralement le destin des films qui ont été tournés avec un budget presque à zéro. On a eu de la chance, la mairie de Neuilly sur Marne nous à prêtés un local pour tourner la séquence la plus importante. Faire ce film à été plutôt rapide en fait. J’ai surtout tardé à faire la post-production mais je travaillais sur d’autres projets et je n’étais pas sûr si le résultat était vraiment bien. Je crois que ses multiples sélections en festival m’ont prouvé le contraire. D’ailleurs, je n’ai pas fait de casting. Je savais déjà que Adèle et Charlotte étaient les actrices que je voulais pour Camille. J’en suis très content. Une seule chose a été ajoutée en post-production, le dialogue de Marco et Lucas qui amènent la chute du film. La première sur le tournage était chouette mais on l’a réenregistré et c’est encore mieux. Sur certaines prises, c’est encore plus fou. Charlotte, Adèle, Lucas et Marco ont vraiment un talent fou !

 

Q : Quelle était votre meilleure expérience / votre meilleur souvenir sur ce projet?

 Emeric : Je vais répondre comme à chaque fois qu’on me demande comment c’est passé le tournage. Ce fut le meilleur tournage que j’ai fait à ce jour en tant que réalisateur ! Deux jours tranquilles sans prise de tête. Ce fut rapide et efficace. Que du bonheur. 

Charlotte : Tout était super avec Emeric. Le tournage s’est merveilleusement bien passé. J’ai adoré le décor du monologue et les couleurs qui créaient une atmosphère très particulière. C’était très inspirant. 

 

 

Q : Des projets pour le futur? Parlez-en nous!

Emeric : Il y a encore tellement de court-métrage que je voudrais faire. Normalement ma prochaine thématique sera sur le harcèlement scolaire. Mais il y’a aussi la finalisation de mon premier long métrage mais aussi de mon premier roman. Je travaille également sur ma prochaine exposition photos et je réfléchis sur un projet avec Charlotte. Je suis un peu perdu je crois.

Charlotte : Mes projets oui alors un court métrage avec Emeric ce qui me ravie ! Également une pièce de théâtre le 26 septembre au théâtre « Les enfants du Paradis » qui sera reprise en Italie le 15 octobre et nous attendons pour les prochaines dates, et aussi un livre en préparation.